Itinéraire

Après une licence d’Histoire de l’art entre Grenoble et Paris, je prends le temps d’une pause et m’installe à Edimbourg pour y perfectionner mon anglais (version écossaise) en servant dans un bar. Tombée sous le charme du pays, j’y poursuis un Master de Politique européenne et internationale à l’université d’Edimbourg. Le goût du large ayant opéré, j’enchaîne avec un Master de Relations internationales à l’Université de Sydney en Australie.

Je plonge dans l’univers des ONG humanitaires à l’occasion d’un stage à Médecins du Monde (Paris) au département des Relations Internationales, puis comme bénévole en Australie (MSF, Croix Rouge, CICR) et enfin sur le terrain pendant trois mois pour Aide Médicale et Développement (AMD), en tant qu’administratrice au Cameroun (Edea) dans le cadre de la lutte contre le paludisme. Je prends conscience des enjeux politiques de l’aide « humanitaire », dont certains me rebutent : concurrence entre organisations, course aux médias et aux donateurs, subordination aux autorités locales, détournement du concept de l’humanitaire à des fins politiques…

Le virus familial du journalisme me rattrape. Je participe au début de l’aventure du site internet montagne de la Ville de Grenoble, puis assure pendant deux ans le secrétariat de rédaction pour le magazine Rider (éditions Glénat). En 2007, je co-écris le topoguide de ski de randonnée Vanoise (éditions Volopress) puis travaille pendant dix ans en tant que reporter-photographe à Montagnes Magazine (Nivéales Médias), où je réalise de nombreuses enquêtes et anime les rubriques environnement, société et politique. Comme pigiste, je collabore avec diverses publications (L’Alpe, Trek Magazine, Alpinisme et Randonnée, Vertical, Ski Français).

En 2011, je rédige l’article « Journalistes israéliens indociles » pour Le Journaliste, la Revue du Syndicat national des journalistes (SNJ) consacrée au « Journalisme en résistance », et me vois à cette occasion refuser l’entrée en Israël en raison de mes opinions. Quelques années plus tard, je suis refoulée d’Israël, après quelques jours passés en détention, alors que je me rends en Cisjordanie pour y réaliser un reportage. Plusieurs années adhérente au SNJ, je l’ai représenté en tant que déléguée du personnel au sein de Nivéales Médias. Sans renier l’importance de l’engagement syndical, je rejette tout esprit de corporatisme qui conduit à nier les dérives actuelles de la profession, certes sous haute tension.

Aujourd’hui journaliste indépendante, j’ai travaillé avec Le Monde Diplomatique, Le Média et Place Gre’net. Vivant au cœur des Alpes, je considère que la montagne ne doit pas être en reste en terme d’engagement politique, au-delà des autres valeurs d’engagements qu’on lui prête souvent.