Ce matin mardi 3 mai 2016, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez et son conseiller montagne Gilles Chabert ont lancé le plan « neige-stations » dans la station iséroise de Lans-en-Vercors. Le programme est clair : priorité absolue aux canons à neige et aux retenues collinaires.
Article paru sur le site de Montagnes Magazine le 3 mai 2016

« Cet hiver, il nous a manqué vingt mètres pour assurer la liaison entre le front de neige et la neige naturelle », a déploré le maire de Lans-en-Vercors en préambule. Il a accueilli les premières annonces de la Région a bras ouvert, estimant sa politique en faveur de la neige artificielle « vitale » pour sa commune et se portant candidat pour expérimenter les aides financières qu’elles devrait débloquer. Laurent Wauquiez a évoqué une enveloppe de dix millions d’euros.
A ses côtés, le président des Domaines skiables de France, Pierre Lestas a aussi exprimé sa satisfaction. Il estime que le plan de la Région fait « preuve de réalisme face à l’aléa de l’enneigement » et permettra de mener la « bataille contre tous ceux qui, sensibles aux questions environnementales – et sur ce point ils ont raison – sèment la confusion. Il ne faut pas ignorer le changement climatique mais l’intégrer et l’anticiper », a-t-il ajouté.
M. Gilles Chabert, conseiller montagne à la Région et président du Syndicat national des moniteurs du ski français a tenu un discours décomplexé face à une audience acquise – au vu du tonnerre d’applaudissements – d’environ 300 personnes. « A la région, on ne connaissait pas les mots neige, enneigeurs et canons, je vais les éduquer », a-t-il déclaré en introduction. S’adressant à Laurent Wauquiez : « Il nous faudra beaucoup d’argent, sache-le ». Outre l’abandon du programme « Montagne 2040 » de la précédente majorité, M. Chabert a assumé un « retour en arrière de 50 ans » à l’époque du « plan neige de Pompidou », car « ça marchait du feu de dieu ». Il a précisé qu’Eric Fournier, le maire de Chamonix, jouerait le rôle de garant environnemental de l’ensemble. Il a conclu : « Ce qu’on veut c’est faire du ski, le reste c’est du blabla ».

Le Président du Conseil départemental de l’Isère, Jean-Pierre Barbier a lui aussi donné son soutien aux orientations de la nouvelle majorité, se félicitant de l’annonce du plan neige dans son département et déclarant que « pour un euro de la Région, le Département pourrait aussi mettre un euro« . Sur ce volet comme sur d’autres, « l’Isère souhaite être en pleine synergie avec la Région », a-t-il déclaré. Il s’est inquiété du transfert de la compétence de la voirie à la Métropole, notamment sur la question des axes desservant les stations de ski.
Laurent Wauquiez, qui a rappelé que sa région était la « première région de montagne de France » s’est félicité que « toute la famille montagnarde » soit au rendez-vous. Ou du moins une partie, les structures représentant une fibre plus « écolo » de la montagne n’ayant semble-t-il pas été conviées. Seront-ils rassurés d’apprendre que les protagonistes du jour ont rappelé que toutes les initiatives devraient se faire « dans le respect de l’environnement » ? Rebondissant sur le transfert de la voirie à la Métropole, Laurent Wauquiez a renchérit derrière Jean-Pierre Barbier, déclarant que « s’il faut passer par l’autoroute à vélo de Grenoble pour aller en stations, bon courage ! ».
L’impression de confusion entre la notion de plan « neige-stations » et de « plan montagne », expressions alternativement employées au long des discours, n’a pas été réellement dissipée. Laurent Wauquiez a précisé que le volet de l’enneigement artificiel était la « base » de sa politique montagne. Devraient suivre la question de l’immobilier en station, de l’accès aux stations, de l’accès aux soins et au numérique en zone de montagne et enfin, du « tourisme d’été ».

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